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ZSEFT- ZUNDAPP
27 janvier 2010

Les Bella de Philippeville

Bernard Poupeney nous écrit de Nice, lui et son cousin Norbert, furent au temps jadis, des clients de Georges TRIAY l'agent Zundapp d'Alger.

Bernard et Norbert Poupeney étaient tous les deux enseignants à l'école St Paul de Philippeville, Bernard y était instituteur et Norbert professeur. Ayant moi même commencé ma carrière professionnelle à proximité de ce lieu, une dizaine d'années après le grand exode de 1962, la nostalgie était inévitable.

PhilippevilleCartePost1

Philippeville, mais où est-ce? Prenez une carte de l'Algérie et cherchez, vous ne trouvez pas...à oui, c'est normale, il faut prendre une vieille carte, cette dénomination n'existe plus, les philippevillois en quittant cette ville qu'ils avaient bâtie, ont emporté son nom et son âme dans leur mémoire !

PhilippevilleCarteRetouch

 

Pour en savoir plus sur Philippevile, il faut impérativement visiter le site de Marcel-Paul DUCLOS: "il était une fois Philippeville", si l'histoire vous passionne il est impératif de lire les pages "Histoire de la ville" et "Histoire de la région".

La naissance de cette ville en 1838 reconstruite sur les ruines de l'ancienne cité romaine de RUSICADA.... Vous serez peut être surpris comme moi en lisant les lignes qui traitent de certains villages proche de Philippeville, comme St Antoine où vivait Bernard : En 1850, panthères et lions font encore des victimes dans les troupeaux et enlèvent même des hommes.

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Voici les Photos que nous a transmises Bernard, ici en ce début 1962, il a 19 ans et il est sur la roue de son Bella bicolore (crême et noir), tout neuf, dont il vient de prendre livraison chez Triay à Alger. Au guidon, un cousin, Jean Jacques Grima, les fillettes en blanc sont ses soeurs Liliane et Joëlle, et derrière le scooter on devine son petit frère Lucien . Sur le site des "copainsdavant" Bernard est, quelques années auparavant, en compagnie de ses camarades de l'école St Paul.

Mon_belle_cr_me_et_noir

Ces Zundapp Bella sont des 200cc à démarreur électrique, à l'époque des scooters de grande classe!

Norbert, le cousin inspirateur, ici âgé de 35 ans sur son Bella rouge, en ce début 1962.

Norbert_POUPENEY_bella_rouge2

 

 

Ici la petite maison de Bernard, en face la route de Collo, interdite en ces temps de guerre, et partout l'armée.

Ma_maisonRetouch

Saint_Antoine_l_all_e_de_platanesRetou

En juillet 1962, Bernard et Norbert, avec leurs Zundapp Bella, prirent place dans un bateau au port de Philippeville, avec hélas, un aller simple en direction de la France. Depuis Norbert n'a plus son Bella, qui a fini transformé en motoculteur dans l'Agenais. Bernard lui a toujours le sien, il pense le restaurer avec peut être, l'aide du ZSEFT.   

ZunBella175_200

Ci dessus le Bella bicolore version 1961 à 64, identique à celle de Bernard. Les premiers modèles de Bella furent commercialisés à partir de 1953, soit onze ans de production. A partir de 1955 ils sont équipés d'un démarreur électrique, la puissance des premiers Bella 200cc était de 10,7ch et pour les derniers comme celui de Bernard cette puissance était de 13,4ch. Des scooters pour la route!

Les Bella sont en France en catégorie "moto" et nécessitent le permis A. Dans ces années 50/60 les scooters concurrents en catégorie moto sont le Vespa 150cc et le Lambretta 150cc, mais avec une puissance voisine de 6ch et une vitesse de 80 km/h ces scooter italiens sont loin des 13,4ch et des 95km/h du Bella.

Je ne connais pas précisément l'écart de prix mais il était, par contre, largement à l'avantage des italiens avec environ 3.000FF pour le Bella et de 1.500FF pour les Vespa et Lambretta.

A signaler que fin 1962 Lambretta présente une version 175cc de son scooter, vendu pour 8,75ch et 100km/h, avec pour la première fois sur une moto un frein avant à disque (le Lambretta est un scooter, mais en France au delà de 125cc on est en catégorie"moto"même si on est un scooter) .

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Quelques mots de mon passage à Philippeville onze ans après le départ de Bernard et Norbert, fin juin 1973 je viens d'être embauché par un société parisienne en tant que technicien "grand déplacé", et ma première mission est à destination de Skikda, nouveau nom donné à l'ancienne Philippeville, nom qui était jadis celui d'un village du secteur, déformation du nom de l'ancienne ville romaine de Rusicada.

Je vais donc pendant quatre mois participer au démarrage de la première usine de liquéfaction de gaz de Skikda, qui est en cours d'achèvement. Les paysages sont encore les mêmes que ceux qu'on connu la famille Poupeney, les graffitis de l'OAS sont encore sur les murs, nous sommes logés assez loin de la ville dans un camping fait de bungalow et de caravanes à l'extrémité de la très belle plage Jeanne d'Arc (qui a conservé son nom!).

PlageJeanneAccesCamping    CampingJdarc

A gauche la route d'accès qui monte de la mer vers le camping, qui est installé sur de grandes dunes, à droite une des nombreuses caravanes des ouvriers et techniciens français.

Les photos ci dessous proviennent d'une collection de la famille Gaudin accessible sur Picasa. (vous pouvez y voir aussi Giscard et Boumédienne à l'inauguration de l'usine / 1975 et l'Algérie de ces années 70)

En novembre 1973 je rentre en France, l'usine de Skikda produit son GNL, et le navire méthanier Hassi R'mel (du nom du gisement) commence ses navettes vers la France, Philippeville ne sera plus qu'un souvenir parmi tant d'autres.

De cette une usine, on peut dire qu'elle était très sophistiquée et que la présence du gaz était un danger permanent.

GNLSkikda_enConstruct

Les 3 tranches de liquéfaction en travaux, la  10, la 20 puis la 30 au fond, une quatrième tranche sera construite par d'autres dix plus tard, ce sera la 40 qui se trouvera encore plus loin derrière la 30. Pendant ma présence j'ai travaillé sur la 20 et la 30, la 10 produisait déjà.

Ci dessous la vue d'une des unités, elles étaient toutes trois strictement identiques, le pont roulant situé sur la droite servait au démontage du turbocompresseur de 100.00ch qui sur chaque tranche compressait le gaz pour permettre ensuite par sa décompression, son refroidissement et sa liquéfaction. Ce turbocompresseur était perché sur les piliers en béton que l'on voit sous le pont roulant, les salles de contrôle des trois unités étaient toutes à ce niveau et quand les turbocompresseurs se mettaient à vibrer dans les salles on vibrait avec...impressionnant! Chaque unité avait sa propre chaudière de 100t/h de vapeur à 80bars pour seulement alimenter son turbo!

SkikdaGNLenMarche

Le 19 janvier 2004, une nappe de gaz s'échappe de l'unité 40 (la nouvelle!) elle atteint la chaudière de l'unité, c'est l'explosion et nos unités 20 et 30, qui sont limitrophes, sont aussi détruites par l'incendie qui s'en suit....27 morts et 74 blessés.......

SkikdaGNLmodif

Vue actuelle depuis le satellite (les chiffres rouge sont un rajout de ma part), avec sur la gauche l'unité 40 de 1981, cause de l'accident et détruite elle même par l'explosion, puis les notres, les anciennes unités 30 et 20 détruites par l'incendie et à droite la moins touchée, l'unité 10 qui n'était pas en fonction au moment du drame. 

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Pour revenir à nos sujets habituels un blog traitant de la très belle restauration d'un Bella de 1957 , à parcourir, à voir la superbe Dynastar qui sur ces machines a le rôle de génératrice et de démarreur.

Pour voir la totalité des articles consacrés aux Zundapp en Algérie.

 

 

 

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