Qui copiait qui?
De nos jours presque tous les roadsters semblent sortir du même moule, si vous changez les stickers d'une moto moderne pour ceux d'une autre marque la confusion est totale. Avec quelques photos glanées sur l'Internet nous allons essayer de nous rappeler des pratiques plus anciennes, qui, il faut le reconnaître, étaient souvent assez semblables à celle d'aujourd'hui .
Au départ la firme Zündapp n'avait aucune expérience en motocycle, pour en avoir en 1922, il suffisait d'acheter une belle anglaise, par exemple une LEVIS.
Et ensuite on copie pièce par pièce, et voilà la première Zundapp :
Pour continuer d'examiner ces quelques cas d'avant guerre, grande époque des flat-twins à cadre en tôle embouti, en Allemagne comme en France.
Voici trois firmes de années 30, parmi celles qui produisirent ce genre de machine:
BMW, Gnome & Rhône et Zundapp.
BMW a été le premier des 3 à produire ce genre de machine, ce fut aussi le premier, en 1938, à revenir au cadre tubulaire avec la R51 équipée de la première fourche télescopique.
Ci dessous une française la Gnome Rhône puis une allemande le Zündapp.
La situation était la même qu'aujourd'hui, lorsqu'une firme faisait des choix techniques qui semblaient opportuns à la profession, les répliques qui s'en inspiraient ne tardaient pas à apparaître.
Dans les années 50/60 les japonais, qui démarraient de zéro, s'inspirèrent à 100% des machines européennes, un exemple parmi d'autres.
Avec trois modèles des années 50, une NSU (250 mono) et deux Honda, une certaine parenté ne peut se cacher.
Ci-dessous la Honda Benly une 125 monocylindre, puis la 250 twin.
Pendant cette période les exemples de copie furent nombreux, la 650 Kawasaki (BSA), la 250 Yamaha (Adler), les Lilac (BMW et Victoria) et une multitude de petits monos 2 temps inspirés du 125 DKW, etc..
Dans cette série voici la Victoria Bergmeister des années 50...
Et sa copie, la Lilac de 1961. La Victoria allemande était équpée d'une boite de vitesses à chaîne à la façon des Zundapp 600cc. Est-ce que sa copie japonaise avait le même équpement?
Quelques années plus tard Marusho/Lilac de 1965,
C'était peut être une copie, mais elle avait de l'allure, même le frein était typique BMW, il ne manquait que la fourche Earles.
Le motociste parisien Ladevèze tenta l'importation, il fit une publicité dans MotoRevue (n° spécial Salon d'octobre 1967, ci-dessous) et reçu 2 machines du Japon quelques jours avant la fermeture de l'usine, fin 1967, à la suite de quoi il refusa de les vendre pour les garder dans sa collection personnelle.
La LILAC une copie BMW, qui faisait la "une" de ce Das Motorrad de 1965 après avoir obtenu son homologation en Allemagne!
Si les japonais ont osé importer la Lilac en Allemagne, par contre la firme japonaise DSK (cela ne s'invente pas!), n'a pas importé sa production en Allemagne.
Il faut dire que cette production de la Daito Seki Compagnie était une copie très stricte des 250 BMW, ils avaient même copié le sigle:
Dans les copies japonaise, en voila une que j'ai vue sur les routes de France.
Au départ c'est la firme Meguro qui, dans les années 50, avait copié la 500 BSA.
En 1962 l'entreprise sidérurgique Kawasaki voulant démarré dans le secteur moto, racheta deux petites firmes Meihatsu fabricant de "2 temps" et Meguro copieur de BSA, cette Meguro fut un peu augmentée en cylindrée et importée en France par Clément Garreau en 66/67......
C'est dans ces années là qu'un exemplaire de cette 650 Kawasaki/Meguro tournait dans les rues de Pontarlier, sa sonorité était fantastique.....
Pour rester dans les années 70, le japonais Suzuki proposa un twin 125 dont la mécanique était très inspirée de celle du 125 RUMI italien des années 50.
Ce 125 Suzuki est un bon exemple pour faire le pont avec la période des années 70/80.
Après les succès de l'industrie japonaise, dès la fin des années 60 ce fut une période qui connu une inversion des comportements avec des firmes européennes copiant ouvertement les japonais, comme ces derniers l'avaient fait quelques années auparavant.
Une des plus célèbres copies fut la mécanique des 650/750 Laverda très inspirée de celle des Honda CB72/77 (comme du twin Honda de 1956).
Ainsi, bien que leurs moteurs soient très différents, l'esthétique de ces petits deux temps semble proches.
Ci-dessous ce sont les portugais qui copièrent les japonais (ci-dessus).
Ci-dessous, ce sont les mêmes 50cc portugais qui s'inspirèrent de l'esthétique japonaise (ci-dessus)....même pour le chargement de la selle!
Les deux 50cc portugais précédents, équipés de moteurs Zundapp, nous rappellent que dans cette cylindrée les allers-retours "inspirés" entre les différentes firmes furent permanents.
Nous allons revenir en arrière au début des années 60
Un Zundapp de 1960
Deux Honda de 1965
Ci-dessous le 80cc Suzuki Challenger de 1965
Ci-dessus l'Hercules de 1966, et ci-dessous le Zundapp de 1968.
Voici une autre confrontation qui durera quelques années, entre la firme belge Flandria et Zundapp.
Alternativement les Flandria Rally et les Zundapp pour les années 60 et 70.
Avec une photo récente transmise par notre ami "Hiponey", c'est justement un de ces Flandria Rally vu lors d'une bourse.