Tortur de France

Dans l'Allemagne de l'ouest (RFA) des années 1970 le marché des "kleinkrafträder" était très dynamique. Ces 50cc non bridés destinés aux 16/18 ans avaient une place importante dans les revues motocyclistes allemandes.

La catégorie de ces 50cc "kleinkrafträder" équivalait à l'époque à la catégorie 125c en France,  ces deux catégories de motocycle étant chacune destinée aux 16/18 ans de leur pays.

Dans l'Allemagne des années 1970 cette catégorie était en grande partie aux mains de firmes germaniques, comme chez nous quand la catégorie des 125cc avait été aux mains des firmes françaises durant les années 1950.

La revue Motorrad publiait régulièrement sur ces 50cc rapides.

En décembre 1978 elle avait publié un comparatif des 4 "kleinkrafträder" les plus chers du marché allemand : les 50 watercooled.

Puis elle a l'idée d'organiser l'été suivant un périple dans les Alpes françaises sur les traces du tour de France cycliste...c'est la raison du titre "Tortur de France".

NB: les articles de Motorrad déjà publiés sur ce blog sont regroupés dans la catégorie :

"Presse ancienne" 

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Donc pour les amateurs de petite cylindrée allemande du siècle dernier, voici ce voyage organisé  pour un groupe de 50cc . 

C'était dans un Motorrad daté du 8 août 1979, enfin 35 ans après sa publication nous l'avons sous les yeux.....

Comme à notre habitude nous en faisons, avec l'aide de quelques uns de nos membres, un petit résumé. Peut être vous inspirera-t-il une prochaine expédition dans nos Alpes avec comme thème:

"Sur les traces des 5 Kleinkrafträder germaniques de l'année 1979".

Cette année là, le groupe de 5 "petites motos" était composé de 3 machines allemandes: Hercules, Zundapp et Kreidler de deux autrichiennes: les KTM et Puch.

Toutes des watercooled sauf le Kreidler à "air".

Le Kreidler n'étant pas un WaterCooled il n'avait pas figuré dans le comparatif des "watercooled" de décembre 1978, mais pour une revue allemande il était impossible d'écarter de cette expédition historique un 50cc "Made in Germany" aussi réputé.

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Pour cette expédition lointaine la revue allemande avait mis les moyens, voici par exemple un des 5 pilotes faisant son plein à l'arrière du fourgon d'assistance

"pour calculer la consommation, le réservoir était vidé à chaque fois"

Et ici c'est une assistante qui note les remarques des 5 participants.

"discussion dans le col : quelle machine tire le mieux ?"

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"Tortur de France" 

Jeu de mots, la prononciation allemande étant "Tortoure de France"

Version complète et originale en Allemand de cet article avec le lien qui suit:

"Tortur de France"

Le texte qui accompagne ces photos est un mélange d'extraits du texte original et de mes commentaires.

Voyage à travers les Alpes françaises avec les 5 plus chères des "50cc kleinkraftrader/petites motos" du marché allemand.

Voici le groupe au départ de Stuttgart

Le Puch Cobra 6GTL, le Kreidler RSGS, l'Hercules Ultra 2 LC , le KTM 50 RLW et le Zundapp WC TT 50 .

Et le tracé: Stuttgart / Nice aller et retour...beau programme...

(En 4 jours avec des 50cc!!)

Ce tour de France qui a démarré par une étape Stuttgart / Annecy , soit 580 km par l'autoroute, consacre le Puch et le KTM. En effet sur autoroute ces 2 machines, Puch et KTM, distancent nettement leurs concurrentes et furent vite hors de vue.

A l'issue de ce premier jour les essayeurs sont unanimes, les selles des Puch, KTM et Zundapp sont les plus confortables avec une mention spéciale pour la position de conduite de la Zundapp, avec une distance entre les repose-pieds et la selle qui est favorable même aux grands gabarits.

Au deuxième jour les choses sérieuses commencent avec l'ascension du col du Galibier (3230 m) et ses 17 km avec des pentes de 14%.

Avec le monument à la gloire d'Henri Desgrange le créateur du tour de France

Voir la page "Henri Desgrange" de wikipedia

Après le passage sur le Galibier, il y a le Lautaret où les suspensions sont mises à rude épreuves (sur un bout de la N.91 très mauvaise). Globalement les fourches font leur travail, mais les suspensions arrières du KTM et de l'Hercules sont dures et mettent à mal l'arrière train des testeurs.

Puis c'est l'Izoard avec ses paysages typiques

Ici la colonne située au sommet du col de l'Izoard.

Dans ces conditions extrêmes le maillot jaune revient à la Puch, avantagée par sa boîte 6 bien étagée et sa courbe de couple idéale pour la montagne.

La Zündapp se place juste derrière la Puch en 2e place . Mais là où la Puch, même dans les virages les plus serrés, emmène son pilote de 80 kg en seconde, la Zündapp est obligée de passer en 1ère.

Le troisième jour, c'est la descente sur Nice puis la remonté sur Sisteron par la route de Castellane.

Ici, lors de la descente sur Nice le passage à la Cime de la Bonette

Enfin, à la mi-journée de ce troisième jour, l'équipe fait une courte pause à Nice pour une photo face à la Méditerranée et toute l'équipe reprend immédiatement la direction de Sisteron par la route de Castellane.

On voit que cette équipe salariée par la revue devait boucler l'affaire dans la semaine....

Il n'y avait pas de temps à perdre.

 

"Côte d'Azur : place chère et motos chères..."

Au quatrième jour nous ne pouvons que constater l'abandon par "ko" de la KTM, elle finira ce tour de France dans la voiture-balai.

Voici l'état du piston et de la culasse de cette KTM qui en début de parcours, avec la Puch, distançait ses concurrentes sur les autobahn allemands.

(bizarre d'écrire cela pour des 50cc)

Un peu à la traîne dans les montées, l'Hercules se rattrape dans les descentes grâce à un excellent freinage.

Pour le freinage en général: celui du Kreidler et de l'Hercules sont d'un dosage facile alors que les disques du Zündapp et du Puch sont moyens. Ces derniers grincent à froid tandis que le tambour du Kreidler dispose d'un puissant mordant jusqu'à bloquer la roue arrière

A l'arrivée en Allemagne avec les 4 machines rescapées de ce "Tortur de France".

Le bilan : outre la KTM qui a serré suite à une cage de tête de bielle brisée (fragment qui est remonté par les transferts et a endommagé piston et cylindre).

Sont à noter : l'embrayage de la Kreidler qui est à bout de souffle, les chaînes des Zündapp, Puch et Hercules qui sont fortement usées, câble de compteur HS sur Kreidler, problème éclairage arrière et compteur sur Hercules, éclairage compte tour hs sur Puch.

Au final, durant ce test sans pitié, ces "Kleinkrafräder" ont démontré un haut niveau de fiabilité. Et l'avarie du moteur Sachs de la KTM  est un cas isolé qui ne remet pas en cause la solidité du modèle.

Le tableau des principales performances relevées lors de ce test.

Mes commentaires

Pour commencer la vitesse "solo couché" avec en tête les deux 50cc qui se firent remarquer sur autoroute: la Puch (97,8km/h) et la KTM (95,8km/h).

Par contre en "solo assis" la Puch perd instantanément 10km/h ce qui n'est pas le cas de la KTM beaucoup plus endurante (idem pour la vitesse en "duo").

Pour la consommation, belles prestations du KS50 avec ses 3,2 et 3,3 l/100km. Les performances exceptionnelles du KTM se paye par une consommation équivalent à celle du Kreidler, la seule machine à "air" du groupe.

Pour les puissances on a dans l'ordre KTM/Puch/Zundapp, avec un "6,2ch" pour le KTM qui expliquait bien ses performances....dommage que son problème de casse mécanique avait noircit le bilan. Ensuite viennent les 5,7ch du Puch, cela explique les bonnes prestations sur autoroute du KTM et du Puch.

Le Zundapp avec ses 5,5ch est en troisième position, puis le Kreidler à "air"et l'Hercules à moteur Sachs "watercooled" ferment la marche avec leurs 5,2ch.

Mais ces 5,5ch du Zundapp KS50 lui permettent de faire partie du duo de tête des grimpeurs avec le Puch, la souplesse du KS50 5V Zundapp étant peut être due à son carburateur Mikuni.

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Si une partie de ce trajet vous inspire n'oubliez pas d'avoir avec vous quelques une de ces photos de 1979, elles vous aideront à en faire des répliques "actualisées" et ainsi nous publierons côte à côte l'avant (1979) et l'après avec vos machines à vos côtés!

Si vous suivez les articles de ce blog vous avez déjà vu des photos de notre équipe de Nice sur ces routes, puisque le trajet utilisé par la revue Motorrad lors de la descente vers Nice par l'Izoard, le Galibier et la Bonette est le trajet préféré de nos niçois pour atteidre le nord est de notre beau pays.

Ainsi voici un lien vers une de ces escapades sur ce trajet.

"La Turbie/Gros Réderching/La Turbie"

En complément cette publicité pour l'Hercules "UltraII LC"contenue dans ce même n° de Motorrad.

C'est une machine totalement inconnue en France, si son moteur Sachs ne lui a pas permis de briller lors de ce périple alpin, son double disque avant  lui a donné le meilleur freinage des machines présentes.